vendredi 30 janvier 2009

P'titout est là maintenant...

J'ai poussé tant et plus; fait profiter tout le monde de l'étendue de mon lexique argotique; le cordon est coupé; Bébé est lavé et emmitouflé; il est en parfaite santé; le papa est parti rejoindre mes parents dans la salle d'attente et le personnel médical est enfin parti dîner. Me voila seul avec ce petit homme accroché à mon sein, juste lui est moi dans cette grande pièce froide avec la pluie qui frappe aux carreaux...

Je m'en fou: il est enfin là, dans mes bras, magnifique et merveilleux. C'est sûr, c'est la plus belle chose que j'ai vue de ma vie, la plus précieuse aussi !

Mais je panique : comment prendre soin de ce trésor ?

Pourtant je n'ai pas le choix: c'est de mon sein dont il a besoin. Et surtout je suis la seule (avec son papa) à voir à quel point c'est un trésor précieux : les sages-femmes y vois un enfant de plus et les autres mamans s'en moquent...

Pour l'instant je n'en peux plus : je suis lessivée, angoissée, affamée...

Des sages-femmes nous ramènent enfin dans ma chambre. Dans le couloir ma famille nous saute dessus, tout excité (ils ont fait 200 Km et attendent depuis le début de l'après-midi dans cette maternité. Heureusement ils ont eu le droit d'attendre malgré l'heure tardive.)

Tout le monde s'émerveille, on m'apporte un plateau-repas que je trouve délicieux (je meurs de faim !) mais que je n'ai pas la force de finir. Il faut partir, même le papa, et Tanou et moi sombrons dans un profond sommeil, épuisé par tous ses événements...

Le lendemain, je me réveille un peu hébété, un peu étonné de voir P'titout dans son lit à coté de moi...

Il est bien là pourtant, il dort comme un ange, mon ange...


Quand je serais grande, je serais maman !

Depuis longtemps je voulais un enfant. Je sentais que c'était la chose la plus importante qui pouvait m'arriver. Cela me semblait naturel et évidant: quand je serais grande, je serais maman !

Puis Tanou est arrivé.

La grossesse fut merveilleuse et facile, l'accouchement un peu moins et la première semaine pas du tout : la fatigue, le stress, l'isolement et surtout pas cet amour submergeant qui devait me tomber dessus d'un coup !

Bien sûr je l'aimais ce petit bonhomme, mais je ne me sentais pas capable, même mon lait ne voulait pas monter ! Et le ballet incessant des sages-femmes, toujours différentes, toujours sûr d'elles, toujours pleines de bons conseils contradictoires...

Moi, au milieu, j'étais toute intimidée devant mon Titout...

En fait, je crois que je suis vraiment devenue maman en montant dans la voiture pour rentrer chez nous : plus le choix, désormais je devais veiller sur lui avec son papa, aussi timide et malhabile que moi.

 

Petit à petit les choses se sont mises en place et nous avons appris à vivre à trois, mais cela est loin d'être aussi naturel et évidant que je le croyais.

L'amour et le plaisir sont bien là, mais aussi les doutes et les interrogations :

Comment bien faire ?
Comment mettre dans les mains de cet enfant le plus possible d'outils pour son avenir sans le surcharger ?
Comment trouver le juste milieu entre autonomie et autorité ?

Comment...

Tout plein de questions que je m'étais posées trop vite avant et auxquelles je trouve un peu trop de réponses diverses et variées aujourd'hui...

Je fais donc mon chemin pas à pas au milieu de cette jungle depuis deux ans.  J'y ai pris ce qui me paraissait intéressant, j'ai testé des choses et j'en ai abandonné beaucoup sur le bord de la route. Car finalement, il n'y a pas besoin d'autant de choses qu'on nous le fait souvent croire.


Notre bébé devient grand en se hissant sur nous comme sur un tuteur qui devient chaque jour un peu plus inutile.

Naturellement, ce n'est pas parfait, il faut bien faire avec ce que l'on est - sens se cacher derrière nos faiblesses - et chaque jour apparraisent de nouvelles questions auxquelles il faut répondre.

Mais je prends un plaisir fou, son père aussi je crois, à voir ce petit bout d'homme faire son chemin dans la vie, le sourire aux lèvres...

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