mercredi 6 mai 2009

Montessori et la "Méthode Globale" 1

Je ne sais pas pourquoi, mais plusieurs des personnes à qui j'ai parlé de la  pédagogie de Maria Montessori m'ont répondu "Méthode Globale", ce qui, dans mon esprit, est très loin d'être positif!

Mais je ne sais pas vraiment ce que c'est que cette fameuse "Méthode Globale" et je ne suis pas non plus experte en "Montessori"...

Je me suis donc renseignée rapidement et cela me semble très différant, voir opposé puisque dans la première on considère le mot comme un tout, un élément unique; alors que dans la seconde on passe d'abord par un apprentissage pointu des lettres une par une avant de les assembler pour former des mots, ce qui me semble beaucoup plus proche de la méthode dite "Syllabique" ou "synthétique".

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Voici un récapitulatif des différentes méthodes que j'ai pris sur le site "Si la pédagogie m'était contée":

http://www.silapedagogie.com/lecture.htm

Les différentes méthodes sont

-La méthode Synthétique:

Qui va du simple au complexe, de la lettre à la syllabe, au mot, à la phrase. 
On apprend l'alphabet, l'enfant découvre ainsi que des dessins représentent des sons ensuite on constitue des syllabes avec la démarche combinatoire. Là, les sons peuvent se modifier; ensuite on passe aux mots qui ont donc une signification, ensuite les phrases.... On retrouve dans ces dernières d'autres mots appris par ailleurs
D'après certains orthophonistes elle serait la méthode qui coïncide le mieux avec la structure du cerveau dominant dont la fonction est entre autre l'apprentissage de la lecture et de l'écriture. Aussi par sa gestion du processus d'élaboration de cet apprentissage qui est linéaire et non global comme la méthode du même nom.

-La méthode globale:

Méthode analytique qui va du complexe au simple. Du texte à partir de la réalité vivante, on dégage des phrases, des mots, des syllabes, des lettres.
Donc écrit des phrases, avant de lire et écrire séparément des éléments simples, abstraits qui n'ont pas de sens pour l'enfant: les lettre; les syllabes.
Car quand l'enfant apprend à parler c'est la même chose, il compose des sons qui expriment quelque chose.
Donc à partir de la réalité on donne une reproduction graphique qui est le mot reproduit comme un dessin
Souvent on commence à écrire le nom de l'enfant, qui est affiché. L'enfant apprend à le reconnaître. Donc c'est la représentation de quelque chose qui a un sens.
On met des étiquettes sur des objets qui sont significatifs pour lui, il apprend à les reconnaître, à reproduire. La maîtresse aussi écrit un évènement vécu ensembles. On le reproduit, on l' envoie à quelqu'un par courrier ou on l'imprime. On retrouve ici la communication. On regarde, on écoute une phrase. On ferme les yeux pour voir si on la dit, On la réentend. On la copie
L'enfant compare les mots, les parties des mots et les phrases écrites sur les cartons, on distingue ce que l'on sait déjà et ce que l'on ne sait pas encore, ceux qui disent la même chose.
On demande de choisir parmi le tas de vignettes celle qui dit telle ou telle chose.
On met les cartons sur un grand tableau.
On écrit la phrase dans un cahier et on l'illustre.
Il faut augmenter les noms de la phrase petit à petit, mais il faut garder l'attention éveillée.
On distingue dans des phrases différentes, des mots, des syllabes par la vue. Ensuite la lettre. 
Mais il faut rester longtemps sur la connaissance des mots, on a hâte d'arriver aux lettres mais ce n'est pas aller au rythme de l'enfant.
Ensuite les enfants écrivent des noms sur des objets qu'il fabriquent.
On travaille parallèlement le visuel et l'auditif.
Les enfants se composent leur propre dictionnaire avec tous les mots nouveaux qu'ils connaissent.
Tout ceci se fait à partir des "centres d'intérêt". Cet apprentissage est très proche de la méthode globale de Decroly.
Que ce soit l'une ou l'autre méthode, certains pédagogues, comme Pestalozzi pour la méthode analytique et Decroly pour la méthode globale, chacun insiste sur la phase intermédiaire des syllabes reconstituées par les lettres ou décomposées à partir des mots. Il ne faut pas vouloir aller trop vite!
On a pensé opportun de faire...

La méthode mixte: 

Entre la méthode synthétique et analytique 
Que fait-on?:
On part d'un texte.
On regarde une gravure, on en parle. On en déduit une phrase apprise globalement.
On garde la phrase globalement plus ou moins longtemps. 
On connaît bien cette phrase parce qu'on en connaît bien les mots et les lettres.
On ajoute des mots nouveaux appris globalement
Ensuite on rajoute des lettres
On passe de la phrase au mot, à la syllabe inconnue. On extrait, on analyse.
On apprend ensuite à faire des combinaisons
Donc première partie: analyse 
deuxième partie: synthèse
On peut aussi partir de la sonorité ou partir de l'oral, de la phonétique.

C'est basé sur: "ce que j'entend, s'écrit"
On prend une comptine. Les enfants repèrent le son différencié des autres. Quelle est sa place?
Ensuite on écrit la graphie avec toutes les possibilités.
Mais attention il peut y avoir confusion, on ne doit mettre que la lettre même.

Il y a aussi: 


-La méthode dite "naturelle":

Celle construite par C. Freinet
On construit ensemble une phrase et on la travaille
ensuite on l'imprime, et on envoie des lettres ou on fait un journal
Le sens et la communication sont intéressants. On travaille sans livre. A partir de textes que la classe a inventé.

-Méthode de C. Gattegno:

Assez ludique dans sa démarche. Basée sur l'étude la forme des graphismes.
On aide l'enfant à saisir les variables et les constantes entre le jeu des association de lettres: par exemple AO et OA ils sont constants sauf leur position qui varie!
On voit ce que donnent:
R, C, O, dans tous les compositions possibles: roc, cor et aussi rco, ocr ... qui ne font pas partie de la langue française mais l'enfant saisit qu'il peut y avoir différentes possibilités. Ainsi l'élève réalise que toute modification sur le plan visuel a des répercussions sur le plan auditif.
(la méthode globale enferme dans une seule perception)
On forme différentes structures mentales qui sont des processus de reconnaissance extraits de situations diverses.
Il faut associer lecture et compréhension.
Faire la différence entre: "le permis de lecture" où l'enfant acquiert les principes servant de base à la lecture. L'enfant y découvre son pouvoir créateur quelquefois 6 ou 8 heures suffisent.
La lecture même vient ensuite!

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J'ai aussi lu des articles comme celui de Wikipédia sur la Méthode Globale" et d'autres, et ce qui ressort de tout ça, c'est que je ne sais pas comment il est possible d'apprendre correctement à lire ? Chacun est plus critique sur une méthode ou sur une autre!!

En tout cas je ne sais toujours pas où situer l'apprentissage de la lecture façon Montessori, il faut que je creuse encore la question !!! Surtout qu'avec Maria Montessori, l'enfant apprend à écrire avant d'apprendre à lire...

1 commentaire:

  1. La méthode globale des pédagogues du XX c'est mettre en oeuvre l'abstraction. Après chaque école de pensée à sa façon. Je vais plutôt à Vigotski et Henri Wallon soit mettant en jeu une pensée matérialiste et dialectique. Dewey, Montessori, Freinet sont encore idéaliste. Mais, à la longue, par l'expérience, ça tend vers Vygotski et Wallon soit vers un regard/pensée scientifique sur le réel.

    Ce qui est critiqué est la méthode de lecture globale post-68 de Foucambert. C'est la méthode idéo-visuelle. Elle est confondue sciemment par les traditionalistes et les sectaires de la Syllabe soit les anti-progressistes.

    Pour résumer les 3 méthodes :

    * syllabique pure : B.A, B.A => BA

    * idéo-idéovisuelle : B (B.A => BA, et dans un second temps B.A => BA

    * globale : BA <=> B.A (méthode dialectique ou du passage de l'abstrait au concret). C'est l'apprentissage de l'abstraction (cf Bath, éd Retz). L'enfant bien qu'il est un perception globale, il a du mal à les abstraire (Claparède, Piaget) soit à décomposer/recomposer les choses : mot réel (concret réel) => lettres/syllabes (abstrait) => mot écrit/lu(concret pensée)

    L'étude expérimentale remet à jour des conclusion mis en avant par :

    * les pères de l'école de la république. Ferdinand Buisson propose une méthode d'écriture/lecture puisque on ne peut lire a priori sans écriture. La méthode syllabique est une méthode lecture/écriture. Soit l'inverse de l'école de Jules Ferry.

    L'école de Jules Ferry ne prône pas la syllabique. Même si c'est la syllabique qui a été mise en pratique. Ca génère d'ailleurs, les mêmes difficulté de lecture à 11/12 ans comme le fait remarquer Jean Zay :

    « On constate que la lecture courante n’est pas acquise à 10 ans par la moyenne des élèves. Dans les première et deuxième années du primaire supérieur (aujourd’hui 6ème et 5ème), nombre d’élèves n’ont pas la perception rapide et globale des mots et des phrases qui seule permet une lecture courante et intelligente » (Jean Zay)

    => Chartreux, C. référence in http://www.meirieu.com/ECHANGES/POURCHANGER.htm.

    * les psychologues ou les pédagogues de l'éducation nouvelle comme Montessori dont Dehaene prend exemple : attention (le regardé), engagement actif (la praxis), feedback (l'évaluation), automatisation (l'acquisition).

    Contrairement au dire, la neurologie ne dément pas la méthode globale (BA ⇔ B-A, alphabétique) mais la méthode idéo-visuelle (BA ⇒ BA, non alphabétique).

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